Les plus beaux jardins du Cotentin

Départ matinal en direction de la Normandie.

Arrêt en cours de route au Jardin du Mesnil et au Parc botanique de Bray (dans l’Eure). A travers une visite guidée, découvrez les 13 ha de jardin labellisé Jardin Remarquable.

En 1984, quand Catherine et Philippe Quesne s’installent dans une ancienne ferme du Pays de Bray, en Seine maritime, leurs professions dans le secteur de l’immobilier et dans l’enseignement de l’anglais, sans oublier leurs trois jeunes enfants, ne leur laissent guère de liberté pour jardiner. Mais ils aménagent néanmoins les abords de la maison sur 60 ares, le reste de l’espace, des prés à moutons, étant destiné dans le futur à devenir un grand verger. Mais succombant tous deux au virus de la passion des plantes, ils n’ont cessé d’étendre le jardin, d’autant que le sol argilo-limoneux permet de belles réussites avec des croissances rapides des arbres et arbustes. Au gré des tentations dans les pépinières, grâce aussi à l’inspiration rapportée des voyages, principalement en Angleterre, ils couvrent en quelques années trois hectares d’érables du Japon, de cornouillers, de magnolias, de liquidambars, d’hydrangeas, de rhododendrons,… En 2015, la propriété reçoit le label « Jardin remarquable » pour l’intérêt de ses collections, la beauté des espaces soigneusement taillés et l’accueil de la vie sauvage. Les oiseaux et les écureuils sont nombreux à avoir adopté le jardin.

Catherine et Philippe ne se sont pas arrêtés en si bon chemin. Le 19 mai 2023, ils ont inauguré un nouvel arboretum s’étendant sur 11 ha et planté de 2000 arbres et arbustes présentant la diversité des espèces des régions tempérées. Cette nouvelle création a été lauréate en 2024 du Mérite du Fonds des Arboretums de France.

Maintenant à la retraite, Catherine et Philippe accordent une attention toute particulière à l’accueil des visiteurs. Un petit salon de thé, baptisé « La Hulotte », permet de déguster notamment des confitures et pâtisseries maison.

Déjeuner au restaurant.

Continuation vers votre hôtel à Caen. Arrivée à l’hôtel en fin de journée. Installation dans les chambres.

Dîner et Logement à votre hôtel Mercure Caen Côte de Nacre 4*

Petit déjeuner buffet à votre hôtel.

Le matin, départ vers la côte nord avec la visite guidée des jardins du Château des Ravalet. Le domaine comprend des jardins à la française aménagés dans un style formel, avec des allées symétriques, des haies taillées, des fontaines et des parterres de fleurs. Ces jardins ont été restaurés et sont classés Jardin Remarquable en raison de leur beauté et de leur importance historique.

En 1562, le site d’une ancien château-fort du Moyen-Âge est donné à Jean II de Ravalet, l’Abbé de l’abbaye de Hambye, et à son frère Jacques. Sur les ruines, ils font construire un nouvel édifice dans le style Renaissance qui fut, à la génération suivante, le cadre d’un drame familial. Jean III de Ravalet, le fils de Jacques, eut onze enfants parmi lesquels, Julien et Marguerite, ont entretenu une relation incestueuse qui les mena à être tous deux condamnés à la décapitation en place de Grève à Paris. La tour du château qui abritait la chambre de Julien fut transformée en une chapelle expiatoire.

Au fil des ans, le château passa en différentes mains pour parvenir en 1777 aux de Tocqueville. A partir de 1872, René de Tocqueville entreprit de transformer radicalement les lieux. Les terres qui entouraient l’édifice furent aménagées sur 20 ha en un vaste parc à l’anglaise avec étangs, cascades, une grotte et plantations de quantités d’espèces venant des différents continents. Face à des parterres à la française, de magnifiques serres en ferronnerie abritaient les plantes les plus délicates. Devenu propriété de la ville de Cherbourg en 1935, le site, magnifiquement entretenu, est ouvert à la promenade durant toute l’année. Le paysagiste Gilles Clément y a aménagé deux nouvelles parcelles : un jardin mandala et une prairie en île.

Direction ensuite le parc Emmanuel Liais, créé au XIXe siècle, au cœur de Cherbourg, et aménagé par Emmanuel Liais, un scientifique et homme politique français, qui a laissé son nom à cet espace vert. Emmanuel Liais était également un explorateur et un passionné de botanique, ce qui se reflète dans la diversité des plantes et des arbres qu’il a introduits dans le parc.

Quel destin étonnant pour cet enfant de Cherbourg. Emmanuel Liais est né en 1826 dans une famille aisée. Passionné de météorologie, il est engagé à l’observatoire de Paris dont il sera le directeur adjoint. Envoyé au Brésil en 1858 pour observer une éclipse solaire, il restera finalement près de 25 ans dans ce pays, poursuivant ses recherches et observations. Également passionné très tôt par la botanique, il conduit des expéditions d’exploration au cœur du Brésil et étudie les plantes encore inconnues. En 1881, il est de retour à Cherbourg et aménage un jardin botanique dans sa propriété d’un hectare. Deux serres abritent alors 4.000 variétés de plantes dont des spécimens rares rapportés d’Amérique du Sud. A sa mort, Emmanuel Liais a légué sa propriété à la ville de Cherbourg dont il fut le maire durant 10 ans. Devenu un parc public, cet écrin de verdure au cœur de la ville présente toujours des essences rapportées par Emmanuel Liais parmi de superbes bosquets.

Déjeuner au restaurant.

En début d’après-midi, continuation vers le Jardin botanique de Vauville, en passant par le cap de la Hague, site sauvage remarquable avec ses falaises escarpées.

Dans la région de La Hague, c’est en 1163 que fut construit à 300 m de la mer un petit château du Cotentin. Il a traversé les siècles, progressivement transformé au fil des époques. Pendant la dernière guerre, le château a subi l’occupation, puis le pillage. En 1948, Eric Pellerin a entrepris de restaurer la propriété familiale. Parallèlement aux travaux de reconstruction, il créa des jardins, en débutant par les anciennes douves. Bien vite, les plantations dépassèrent le mur d’enceinte pour envahir les prairies voisines. En 1968, après vingt années de plantation, les jardins s’étendaient sur deux hectares. La génération suivante prit alors le relais, portant la surface à près de cinq hectares. Guillaume Pellerin et son épouse Cléophée de Turckheim, la sœur de la comédienne Charlotte de Turckheim, ont élargi les collections avec audace, présentant 500 espèces dans une ambiance subtropicale surprenante. Dans les différentes chambres de verdure où l’on va de surprise en surprise, l’eau est bien présente. Le ruisseau qui alimentait les anciens champs est mis à profit pour animer des bassins. Guillaume Pellerin est décédé en 2015. C’est maintenant son fils Eric qui poursuit cette aventure botanique familiale. Dans la cour du château se dressent d’imposants échiums. Comme aux Canaries où elles sont si présentes, ces plantes qui s’élèvent à plusieurs mètres de haut annoncent d’emblée le caractère du jardin. Ici, ce sont des plantes des latitudes plus chaudes qui sont reines.

Retour vers St Vaast en s’arrêtant à la Ferme des Roches. Des arbres de la région y côtoient des variétés exotiques ainsi qu’une multitude de plantes aux origines très diverses. Ce mélange de plantes offre aux visiteurs un fleurissement continuel. Fruit d’un travail quotidien et d’une sélection botanique pointue, il pourrait pourtant donner l’illusion du naturel : c’est ainsi que se déploie le style anglais. Présentation du parc par les propriétaires.

Notre autocar-jardin parviendra-t-il aisément dans ces terres reculées du Cotentin aux chemins bocagers étroits où a choisi de vivre Caroline St Clair ? Anglaise maintenant naturalisée française, elle a conservé un délicieux accent d’Outre-Manche. Elle raconte avec enthousiasme comment elle a créé ce jardin dont elle rêvait depuis l’âge de 9 ans. Achetée à la fin des années nonante, la propriété proche d’énormes rochers, d’où le nom de la ferme, comporte des prés à chevaux, l’autre grande passion de Caroline. C’est donc autour de la maison qu’elle a planté avec une passion frénétique arbustes, rosiers et vivaces qui débordent de part et d’autre dans la longue allée. Elle adore les cornouillers panachés aux branches en étages et les pittosporums qui forment ici de larges volumes dans la douceur du climat. Mais bien d’autres espèces sont présentes dans les 80 ares où la place manque au point qu’il faut reculer les clôtures. Caroline est une boulimique de plantes. Elle dit qu’elle est « addict », parlant avec passion du bonheur de débuter sa journée parmi les nouvelles fleurs et de la terminer le soir venu parmi les parfums et les chants des oiseaux.

Retour à votre hôtel en fin de journée.

Dîner en restaurant à proximité de votre hôtel. Logement à votre hôtel.

Petit déjeuner buffet à votre hôtel.

Ce matin, route vers le jardin de la Guesnonière pour une visite guidée par le propriétaire. Ce jardin est un lieu où la nature est mise en valeur dans toute sa splendeur, à travers différents espaces et thématiques de jardinage. Le Jardin de la Guesnonière a été créé à partir d’un terrain agricole par un couple passionné de jardinage. Leur objectif était de transformer cet espace en un jardin paysager tout en respectant l’environnement et en favorisant l’équilibre écologique.

Alors que tant de jardins du Cotentin profitent de la douceur du climat pour privilégier des notes exotiques, Michel Leforestier a préféré mettre la barre plein Est, vers l’Extrême Orient. Dès 1996, sur 80 ares, la maison du 17e siècle a été bordée par un vaste plan d’eau comportant une île en son centre. Par la suite, le caractère japonisant du jardin n’a cessé de s’affirmer avec un torii, le portail traditionnel, avec un pont de bois laqué de rouge, avec surtout la plantation d’une centaine d’érables du japon qui forment une magnifique palette de couleurs de feuillages. Ils sont complétés par des rhododendrons, des cornus, des camélias, des bambous aux cannes de différentes teintes… Bien sûr, des arbustes taillés en nuages attirent le regard dans ce large ensemble paysager à maturité. Le tout est animé par un torrent au débit impressionnant. L’eau est également présente dans un superbe bassin entouré de hautes dalles de pierres.

Déjeuner au restaurant

L’après-midi, découverte du jardin de la Bosquerie, créé au début des années 1990 par Bernard et Christine Banse, passionnés de jardinage et de botanique. Ils ont transformé un terrain aux abords de la ferme en un jardin luxuriant, avec une grande variété de plantes, de fleurs et d’arbustes. Le jardin a été conçu dans un souci de respect de la nature et de la biodiversité locale, en privilégiant des plantes adaptées au climat normand.

Dans le marais du Corentin, Christine Banse est agricultrice. Les vaches au pré entourent son jardin, né d’un irrésistible besoin de mettre les mains dans la terre et de s’entourer de la beauté des plantes. C’est dans la cour de la ferme que les plantations ont débuté, avant de s’étendre autour des bâtiments. Année après année, le jardin a évolué, au même titre que l’agriculture. Une mise aux normes a fait en sorte que les bêtes ont dû quitter les vieilles intégrés dans le jardin où la décoration privilégie la récupération. Christine met en scène de souches d’arbres trouvées dans les environs.

Mais aucun plan n’a préalablement été dessiné. Les mises en scène avec des bassins qui assurent la présence de l’eau sont instinctives. Christine a besoin de partir de la terre nue pour donner libre cours à son inspiration. Le résultat : un ensemble luxuriant avec quantité de beaux arbustes et de vivaces où la vie sauvage est la bienvenue. Christine accueille volontiers les visites d’autres passionnés de jardinage, car elle apprécie les rencontres et les échanges d’expériences.

Poursuivez votre après-midi avec le jardin d’Elle.

En 1996, Gilbert Anquetil a inauguré un espace comme on aimerait qu’il en existe beaucoup plus. A la fois pépiniériste et paysagiste, il a aménagé sur 2 ha un jardin qui constitue le catalogue vivant du choix végétal qu’il propose, avec bien sûr des espèces et variétés bien adaptées aux conditions de culture de la région. Les étiquettes permettent d’identifier les 2.500 plantes différentes. Mais les espaces que l’on découvre au gré des haies présentent aussi des idées d’aménagements avec un large choix d’ambiances. On passe d’un jardinet champêtre à un espace méditerranéen avant d’entrer dans un sous-bois suivi par un potager bordé par des parterres débordant de couleurs… Une vingtaine de propositions paysagères où la présence de l’eau n’est pas oubliée se succèdent. Outre une inspiration générale, les réalisations ont aussi une vocation didactique, avec le respect des distances entre les plantes, les bonnes associations, l’adéquation au type de sol. Quand les deux fils de Gilbert ont rejoint l’entreprise, le jardin s’est enrichi de leurs sensibilités tandis que les arbres remarquables disposés au long du parcours avaient déjà pris de l’ampleur pour présenter leurs écorces décoratives, leurs floraisons, leurs couleurs du feuillage…Dans cet espace densément planté, les oiseaux sont rois. Le jardin est devenu un refuge ornithologique et présente aussi des idées pour favoriser la présence des chants et bruissements d’ailes.

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